Chaque année, le CESER effectue une analyse rétrospective et prospective des finances régionales. Grâce à ce travail, il s’agit d’appréhender l’évolution des recettes, des dépenses ou de l’endettement, d’alimenter les débats lors des saisines obligatoires et d’identifier les marges de manœuvre dont dispose la collectivité en fonctionnement comme en investissement pour la mise en œuvre de l’action régionale.
L’ANALYSE RÉTROSPECTIVE – DE 2016 A 2021
1. La section de fonctionnement : recettes et dépenses
En 2021, les recettes réelles de fonctionnement (RRF) sont de 2 758 M€ soit une progression de 16,1% par rapport au montant de RRF constaté en 2020. Cette augmentation s’inscrit dans la tendance à la hausse observée par les recettes de fonctionnement depuis 2016 selon, toutefois, un taux plus important et exception faite de l’année 2020 au cours de laquelle les ressources de la collectivité avaient été fortement impactées par la crise sanitaire.
Dans le cadre de la crise sanitaire la collectivité régionale est parvenue à dégager des financements pour aider et accompagner les acteurs du territoire. Le CESER s’interroge sur les incidences et la capacité du Conseil régional à renouveler cette mobilisation sur plusieurs exercices dans un contexte conjoncturel défavorable mais considère que ce rôle auprès des différentes composantes du tissu régional est primordial.
2. L’épargne et le taux d’épargne
Suite à une dégradation en 2020, l’épargne brute (RRF-DRF) et le taux d’épargne brute (épargne brute/RRF) s’améliorent en 2021 (558,7 M€ et 20,3%). Le taux d’épargne brute pour l’année 2021 est le plus important de l’ensemble de la période analysée. Cette évolution de l’autofinancement brut de la collectivité est due à une hausse des recettes plus importante que celle constatée pour les dépenses.
3. La section d’investissement : recettes et dépenses
Les recettes réelles d’investissement (RRI) atteignent, en 2021, 720,6 M€ soit une diminution d’environ 4% par rapport à 2020 qui intervient après plusieurs années de progression (dont + 25 % 191 entre 2019 et 2020 et + 47 % entre 2018 et 2019).
Depuis plusieurs exercices, la collectivité régionale indique mettre en œuvre une politique d’investissement volontariste ce que le CESER encourage. En effet, comme en fonctionnement, le
CESER considère que le soutien et l’accompagnement des différentes composantes du territoire doit s’inscrire dans une démarche vertueuse pour le dynamisme et de développement du Grand Est.
4. L’endettement et les ratios
Le taux d’endettement s’établit à 103% (contre 118% en 2020) et diminue du fait d’une hausse des recettes plus soutenue que celle de l’encours de dette. Toujours en 2021, la capacité de désendettement est de 5,1 ans et diminue de plus d’un an par rapport à 2020 consécutivement à une progression de l’épargne brute plus marquée que celle de l’encours.
Depuis plusieurs exercices, le CESER fait le constat de la bonne gestion de la dette par la collectivité régionale et il espère que cette gestion permettra d’amortir, au moins partiellement, l’incidence de la hausse des taux d’intérêts ainsi que les éventuelles répercussions d’une dégradation de la capacité d’autofinancement de la collectivité résultant d’une conjoncture économique dégradée.
L’ANALYSE PROSPECTIVE – À HORIZON 2026
Le volet prospectif de l’analyse financière est élaboré sur la base d’un ensemble d’hypothèses formulées au regard de facteurs externes ou internes à la collectivité. En effet, les hypothèses en matière de recettes, de dépenses et d’endettement sont déterminées grâce à l’extrapolation des tendances observées en rétrospective, aux données conjoncturelles, aux éléments collectés via des ressources documentaires, aux annonces de l’exécutif régional, aux connaissances des membres du CESER…
L’exercice de prospective réalisé cette année a abouti à la construction, à horizon 2026, de plusieurs scénarios parmi lesquels 2 ont été retenus dans le cadre de cet Avis.