L’étude de la situation de la nappe du Trias dans le secteur de Vittel a permis au CESER d’apprécier que la mise en œuvre d’une politique globale, dans le cadre particulier d’un Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE), est loin d’être simple. Pourtant, on pouvait imaginer que la dépendance vitale à l’eau des citoyens comme des secteurs économiques devait permettre la mise en œuvre rapide d’une solution partagée par les acteurs dans une zone réduite comme celle d’un SAGE.
Or, Le CESER considère que la gestion durable des ressources en eau est un enjeu majeur pour les années à venir. L’eau est un bien commun dont les objectifs de préservation de qualité et de quantité, fixés par la législation et planifiés dans les Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE), ne doivent pas être reportés aux échéances les plus lointaines. Une politique volontariste doit donc être mise en œuvre pour accentuer la couverture d’intervention des SAGE et surtout affirmer la nécessité d’aboutir à des solutions partagées rapides. Les soutiens financiers aux SAGE doivent être conditionnés à un partage de données mais surtout à des délais rapides de mise en œuvre de solutions. La gouvernance est au centre des enjeux et le pilotage de la Commission Locale de l’Eau (CLE) est un point de vigilance qui ne doit pas être sous-estimé.
Pour la nappe des grès du Trias inférieur dans le sud-ouest vosgien, le CESER estime que l’on ne peut continuer à prélever ainsi dans cette nappe sans garantir la préservation de cette ressource et sans privilégier les besoins humains vitaux sur le long terme. L’exemple de l’observatoire de la nappe phréatique rhénane porté par l’APRONA est à promouvoir et ce type d’outil est à développer pour d’autres nappes. Ainsi, le CESER s’interroge sur l’impact des substitutions par transfert sur les ressources qui seraient mobilisées à plusieurs dizaines de kilomètres du territoire et les capacités de ces ressources à continuer à répondre aux besoins locaux. Dans le cadre des travaux de la Commission Locale de l’Eau en 2017, le CESER demande que soient précisés des éléments chiffrés sur les financements qu’impliqueraient ces substitutions et que soient évalués les impacts environnementaux des travaux que nécessiterait leur mise en œuvre.
Le CESER souhaite que la Région apporte son soutien à l’étude et à la mise en œuvre des projets en matière d’économie d’eau, de réutilisation d’eau usée, de récupération des eaux pluviales. Des interventions de ce type doivent être étudiées et des soutiens proposés prioritairement sur les secteurs où la tension sur les quantités est forte, et particulièrement pour les territoires dépendant de nappes captives. Pour le CESER, il faut sensibiliser tous les acteurs aux économies d’eau.